mercredi 17 avril 2024

Les bonobos bagarreurs ont plus de succès auprès des femelles Est-ce vraiment ce que dit la recherche ?

"Les bonobos bagarreurs ont plus de succès auprès des femelles ?"

C'est le titre de nouvelles scientifiques produite par l'AFP et reprise dans plusieurs médias. Sa formulation évoque la question socialement vive des rapports de genre et accroche l'attention du lecteur. Correspond-il vraiment à ce que discute la publication de Mouginot,& al. (2024) ?
Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles              plutot que vulgariserJTS (Jump-To-Science) a pour vocation d'encourager le lecteur à se référer à l'article d'origine.
On sait combien diverses pressions font que la vulgarisation transforme les savoirs et fait perdre leur nature scientifique à ceux produits par la recherche.  Suite à la remarque de Céline Brockmann,
"Ce titre vulgarisé est carrément trompeur - l'étude ne permet pas de dire que nécessairement  les femelles préfèrent les plus agressifs; elle dit juste qu'ils se reproduisent plus." JTS explore un peu les transformations que les savoirs ont subi dans cette vulgarisation. Pour le faire, JTS compare le texte d'origine Mouginot,& al. (2024 au texte repris de l'AFP (dans la tribune de Genève et la RTS) qui discute cette même étude dans CQFD et interviewe l'autrice principale.
En conclusion JTS
Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aider les élèves à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Comment le titre d'origine est sensationnalisé dans la vulgarisation

  • Titre de l'article d'origine Mouginot,& al. (2024)Differences in expression of male aggression between wild bonobos and chimpanzees. Cf. extraits plus bas
  • Titre de la Tribune de Genève (repris d'AFP) Les bonobos bagarreurs ont plus de succès auprès des femelles.
  • Titre de CQFD à la RTS : Les bonobos bagarreurs ont plus de succès auprès des femelles.

L'interprétation sensationnaliste et le propos nuancé de la chercheure

https://www.rts.ch/play/radio/redirect/detail/14808901

"Les bonobos bagarreurs ont plus de succès auprès des femelles. Dans la recherche sur les primates, on entend souvent que les bonobos sont les "hippies" des grands singes, quʹils sont plus "peace and love" quʹagressifs, contrairement à leurs proches cousins les chimpanzés qui sont, eux, dépeints comme violents. Une étude, parue dans Current Biology (12.04.24) vient pourtant casser cette image: les bonobos mâles sont en fait plus souvent agressifs entre eux que les chimpanzés. Une démonstration de force qui ne laisse dʹailleurs pas les femelles bonobos indifférentes. "

Maud Mouginot, anthropologue et principale autrice de cette étude, nous explique sa recherche au micro dʹAnne Baecher. 11 min.

Dans CQFD à la RTS  l'interview  de l'autrice principale nuance la préférence des bonobos femelle pour les badass que la journaliste suggérait.

À partir de la minute 6:35, suite à la question Maud Mouginot - autrice principale de l'article - revient sur la suggestion de la journaliste que les femelles bonobos préfèrent les "mauvais garçons".  

 Vers la minute 8:25 elle conclut en rigolant que les femelles n'aiment peut-être pas n'importe quels mauvais garçons. Elle note que ces mâles plus agressifs contre les autres mâles mais pas contre les femelles, repoussent les autres mâles des femelles, et passent plus de temps à s'occuper des femelles. Les femelles bonobo préfèrent dit-elle en rigolant - plutôt les gentleman. "Gentleman mauvais garçon" complète la journaliste. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'audio d'origine :   ici

Ça ne serait pas forcément qu'ils sont plus agressif mais pourrait être le fait qu'il s'occupent plus des femelles ? 

Sur le plan méthodologique, on a un cas intéressant : comme le disait Céline Brockmann, l'étude ne permet pas de dire que nécessairement  les femelles préfèrent les + agressifs; elle dit juste qu'ils se reproduisent plus. 

Les données indiquent que les mâles qui sont plus bagarreurs sont aussi des mâles qui obtiennent plus de copulations et plus de descendants. Sans que ce soit dit, cette corrélation entre l'agressivité des mâles et leur succès reproductif est souvent interprétée comme une causalité. Cependant dans l'interview, Maud Mouginot  mentionne une autre étude montrant que ces mâles passent plus de temps à s'occuper des femelles. Ainsi on ne peut guère affirmer lequel des deux (plus d'agression, s'occuper plus des femelles , …) est la cause de ce succès reproductif accru, ou même si les deux résultent d'une autre cause (elles préfèrent ces mâles capables d'éloigner les autres ? etc) . 

La recherche testait en fait l'hypothèse d'auto-domestication

Une explication de la différence Bonobos-chimpanzés et que cet article cherche à tester, serait que les Bonobos ont évolué par auto-domestication (domestication ~ sélection contre l'agression dit Maud Mouginot dans CQFD).  Elle rappelle que selon cette hypothèse il devrait y avoir  chez les bonobos par rapport aux chimpanzés :  a) moins d'agression, b) moins de coercition (copulation forcées), c) moins de meurtres et infanticides  d) les mâles agressifs n'obtiendraient pas plus de descendants.

La chercheure explique leurs travaux ne confirment pas cette explication : les deux hypothèses qu'ils ont testées ne sont pas confirmées a) il n'y a pas moins, mais plus d'agression (que les chimpanzés) et  d) les plus agressifs ont quand même plus de descendants.Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :   ici

L'article indique dans la discussion "Taken together, our findings provide a more nuanced understanding of male aggression patterns in the genus Pan, which relates to potential costs and benefits of different types of male aggression. " et suggère qu'il faudrait explorer la différence entre "planned and goal-oriented behavior, that potentially includes killings within and between groups in chimpanzees, and reactive aggression which serves to quickly eliminate a threat or frustrating stimulus, and potentially includes the majority of within-group aggression. Future studies distinguishing the two types of aggression will improve our understanding of their potential interplay during human evolution. " Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :   ici
Le débat scientifique est donc relancé par ces données, et on peut s'attendre à de nouvelles études qui avancent notre compréhension.

Cette transformation des savoirs dans la vulgarisation n'est-elle pas inévitable ?

On voit dans cet exemple - comme la transposition didactique (Chevallard, 1991) et la vulgarisation (Green Staerklé et Clémence, 2002) le prédisent - qu'on perd le contexte (les controverses scientifiques et sociales) dans lequel la recherche se situe, on perd les méthodes et on se concentre sur une conclusion présentée comme définitive et formulée de manière sensationnaliste. Comparaison détaillée et pertinence à l'enseignement des sciences dans Lombard & Weiss (2018) qui proposent d'aider les élèves à comprendre la complexité plutôt que de leur simplifier en classe un monde qui ne l'est pas. 

Comment aider les élèves à en prendre conscience et pour mieux comprendre la recherche ?

Au lieu de nous apprendre le passé simple l'école ferait mieux de nous apprendre le futur complexe 

Graffiti sur un mur près d'une école à Genève

vendredi 29 mars 2024

les apports des applications éducatives aux apprentissages et au développement des enfants d'âge préscolaire


SÉMINAIRE INTERDISCIPLINAIRE
DU CENTRE JEAN PIAGET

Le séminaire annuel interdisciplinaire du Centre Jean Piaget portera sur le thème


QUELS SONT LES EFFETS DES ÉCRANS SUR LE DÉVELOPPEMENT DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS?

LES APPORTS DES APPLICATIONS ÉDUCATIVES AUX APPRENTISSAGES ET AU DÉVELOPPEMENT DES ENFANTS D'ÂGE PRÉSCOLAIRE

Conférence de Youssef Tazouti, professeur en psychologie de l'éducation, Université de Lorraine

Mercredi 27 mars 2024 | 18h15-19h45
Uni Mail - salle 1170

Plusieurs méta-analyses récentes ont montré que des interventions basées sur des applications éducatives peuvent améliorer les apprentissages des élèves notamment en littératie émergente et en numératie émergente (par ex. Kim et al., 2021 ; Verhoeven et al., 2020). Toutefois, pour que les applications éducatives contribuent efficacement aux apprentissages des élèves, elles doivent : 1° résulter d'une démarche de co-conception ; 2° posséder des qualités pédagogiques favorisant l'apprentissage et 3° faire l'objet d'une expérimentation (Tazouti et al., 2022).

Cette conférence se propose, dans un premier temps, de présenter les résultats des méta-analyses et des revues systématiques concernant les apports des applications éducatives aux apprentissages et au développement des enfants d'âge préscolaire. Dans un second temps, l'application AppLINOU (Apprendre avec Linou en maternelle) sera présentée. Celle-ci a été co-conçue par une équipe pluricatégorielle (chercheurs et acteurs éducatifs). Un focus sera fait sur les qualités requises (tels que le feedback, l'étayage, etc.) pour qu'une application soit adaptée au contexte de la classe. De même, les résultats d'une étude expérimentale et longitudinale portant sur 750 élèves scolarisés dans 32 écoles et suivis du début de la moyenne section (maternelle 4 ans) jusqu'au début du cours préparatoire (première année de l'enseignement élémentaire) seront présentés. Enfin, la discussion portera sur l'évolution d'AppLINOU avec l'émergence de nouvelles fonctionnalités (e.g. apprentissage adaptatif et tableau de bord enseignant) ainsi que sur les expérimentations en cours. 

Références

Tazouti, Y., Thomas, A., Hoareau, L., Luxembourger, Ch., & Jarlégan, A. (2022). Contribution des applications éducatives sur tablette tactile aux apprentissages de littératie et numératie émergentes. A.N.A.E., 178, 354-363.

Tazouti, Y., Thomas, A., Hoareau, L., Jarlégan, A., Hubert, B., & Luxembourger, C. (2023). Assessment of an Educational Classroom App's Impact on Preschoolers' Early Numeracy Skills. European Journal of Psychology of Educationhttps://doi.org/10.1007/s10212-023-00698-1

mercredi 20 mars 2024

L'esprit critique : Pourquoi l'enseigner, comment affronter les obstacles ?

L'esprit critique : pourquoi en sciences, n'est-ce pas un truc de philosophes ??

Les avancées dans les biosciences posent de nombreux nouveaux dilemmes éthiques, et les médias sociaux et la vulgarisation scientifique remettent en question les frontières entre la vérité, la fiction et la désinformation délibérée, soulignant la nécessité de développer la pensée critique chez les élèves. Développer l'esprit critique chez les élèves est une exigence institutionnelle (DIP). (2019) ici. La pensés scientifique est une façon de valider les connaissances qu'on pourrait résumer " j'entends cette affirmation, mais sur la base de quoi vous dites, ça ?" (Quelles méthodes, quelle justification, quelle discussion des limites).  Equiper nos élèves de cette compétence scientifique est donc particulièrement nécessaire aux futurs citoyen-ne-s et ne peut pas être délégué à d'autres disciplines.
Les enseignants en science se sentent souvent mal préparés pour aborder ces question sensibles, pour débattre des opinions qui peuvent susciter des réactions intenses et pour gérer des émotions en classe. Débattre peut être délicat contre-productif et parfois même modifier involontairement les opinions des élèves.  Extrait d'un texte (2020) sur la difficulté de gérer la dimension émotionnelle, dans les débats. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine ici.

L'esprit critique : pour mieux comprendre la pensée scientifique.

Le DIP propose une formation organisée par Philippe Lavorel et Cyril Obadia sur ce thème (JTS  "je ne crois pas à la science" …que faire en classe !? :une formation avec Lecointre)

Guillaume Lecointre, professeur au Muséum national d'Histoire naturelle en France et auteur de Savoirs, opinions, croyances : Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classeJTS a compilé quelques extraits de Lecointre (2018) pour vous donner envie de lire cet ouvrage Différences entre savoirs, opinions, et croyances

Pour cela, Lecointre détaille les différences entre savoirs, opinions, et croyances (religieuses ou non). Il explique comment la science produit des connaissances. Il rappelle que le cours de sciences est un espace collectif dédié au savoir, sans que cela soit incompatible avec la liberté individuelle de croire ou la liberté d'opinion. Il détaille l'articulation de ces notions dans la démocratie républicaine française (d'où la référence fréquente à la laïcité qui est une valeur très explicite dans ce pays)

Lecointre distingue une opinion personnelle, une croyance (religieuse ou non) et un savoir, notamment sur la base de la manière dont une affirmation est assumée et légitimée.  Cf. Table 1 (Lecointre 2018).


Affirmation
Assumée…
Légitimée par…
Savoir
Collectivement
Justification rationnelle ;
Ouverture à la réfutation
Croyance
Individuellement
Autorité / confiance ;
Indifférence à la réfutation
Croyance religieuse
Collectivement
Autorité / confiance ;
Fermeture à la réfutation
Opinion
Individuellement
Divers

Table 1 d'après  (Lecointre 2018).

Lecointre développe ce qui fait qu'un savoir est scientifique. Notamment le type de preuve reconnue dans la discipline.
Pour éviter la mécompréhension entre Physique, chimie, biologie, philosophie,il argument que deux régimes de preuves distincts se valent : la preuve expérimentale ou preuve «hypothético-déductive» et la preuve historique souvent utilisée en paléontologie. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'ouvrage de Lecointre p. 69 Extraits de JTS  "je ne crois pas à la science" …que faire en classe !? :une formation avec Lecointre)

On peut mentionner aussi Annabelle Kremer-Lecointre, enseignante agrégée en SVT est auteure de plusieurs ouvrages de sciences à destination du grand public et de la jeunesse dont :
  • Kremer, A., & Lecointre, G. (2023). Démystifier le vivant : 36 métaphores à ne plus utiliser. Belin éducation.
  • Kremer-Lecointre, A., & Rafaelian, A. (2023). La science à l'épreuve des mauvaises langues : 10 idées reçues décryptées pour bien comprendre la démarche scientifique. Delachaux et Niestlé.
Pour un autre éclairage de cette question, en particulier comment enseigner la science et exiger de l'appliquer à des exercices et des examens ne doit pas être en contradiction avec les croyances des élèves  voir aussi Taber, K. (2019). Ch 11  ( le lecteur saura utiliser un des traducteurs automatiques disponibles sur internet si nécessaire)

" Most importantly, the reflective approach does not ask students to change what they believe. In the science classroom, we do not champion or question anyone's religion. What we do ask in science is that students understand the scientific theory and they appreciate why this idea has become the current consensus understanding in science. If they can do that, they can answer examination questions in science. Perhaps a better understanding of the theory and the evidence may lead them to question a faith-based rejection of evolution, but that should not be the aim of teaching. […] Perhaps a better understanding of the scientific account will allow them to engage with arguments against the science from a position of securer knowledge of what it is that is actually being criticised. If we are confident of the science, then that is not something we should be concerned about. What is important though is that science is taught in a way that does not directly seek to challenge anyone's beliefs, and that the science itself is not compromised. Presenting natural selection as theoretical and the best current naturalistic account (rather than as a proven, absolutely true account) is true to the science, and to the nature of science. It is against the nature of science to ever teach it (or any other model or theory) as a dogma."  Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'ouvrage de Taber pp 173-174 ch 11,

Le dernier numéro spécial de la revue RDST aborde aussi cette question.


RDST 28 | 2023
Esprit critique et enseignement des sciences et des technologies

 Sous la direction de Manuel Bächtold et Magali Fuchs-Gallezot
Couverture RDST

Dans un contexte d'incitation institutionnelle forte à exercer et développer l'esprit critique dans l'enseignement des sciences et des technologies, il a paru pertinent au comité de rédaction de RDST d'interroger les recherches en didactiques des sciences et des technologies sur ce sujet. Au cœur d'enjeux éducatifs aussi bien scientifiques que citoyens, construit complexe, susceptible de recevoir diverses définitions, l'esprit critique dans l'enseignement des sciences fait l'objet de différentes lignes de recherche empiriques et d'approches plus théoriques dont les articles publiés dans ce numéro portent la trace. Ainsi, les six articles de ce dossier reflètent divers aspects de ces préoccupations et s'organisent selon la logique suivante : les deux premiers articles apportent des éléments théoriques et empiriques sur le construit « esprit critique », les représentations que peuvent en avoir des enseignants de SVT, et comment ils se représentent son enseignement ; les deux articles suivants interrogent le développement de l'esprit critique en relation avec des pratiques scientifiques (investigation et problématisation) ; enfin les deux derniers articles examinent, quant à eux, la question de l'enseignement de l'esprit critique dans le contexte de débats portant sur des questions socio-scientifiques.

Références

  • Département de l'instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP). (2019). Éducation numérique Référentiel de compétences et de culture numériques à l'EO et l'ESII. https://edu.ge.ch/sem/system/files/telecharger-actu/dip_refer-entiel_edu_numeriquev5_1.pdf
  • Kremer, A., & Lecointre, G. (2023). Démystifier le vivant : 36 métaphores à ne plus utiliser. Belin éducation.
  • Kremer-Lecointre, A., & Rafaelian, A. (2023). La science à l'épreuve des mauvaises langues : 10 idées reçues décryptées pour bien comprendre la démarche scientifique. Delachaux et Niestlé.
  • Lecointre, G. (2018). Savoirs, opinions, croyances : Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe. Belin éducation.
  • Taber, K. (2019). MasterClass in science education : Transforming teaching and learning. 
  • Lombard, F., Schneider, D.,K., Merminod, M., Weiss, L., (2020) Balancing Emotion and Reason to Develop Critical Thinking About Popularized Neurosciences : A New Learning Design Approach, Science & Education, 29(5), 1139-1176. http://doi.org/10.1007/s11191-020-00154-2

soirée publique printanière du Bioscope Jeudi 21 mars


Vous êtes cordialement invité-es à la soirée publique printanière du Bioscope à la MEA.  

  

DÉCOUVRIR L'ADN 

Jeudi 21 mars | 18h à 20h | Bioscope

Tout public | Entrée libre 

 

De quelle couleur est mon ADN ? Puis-je le voir à l'œil nu ? Y a-t-il de l'ADN non humain dans mon corps ? Détermine-t-il mon goût pour les brocolis ? Venez répondre à ces questions au travers d'ateliers pratiques en compagnie de la généticienne Christelle Borel, PhD, de l'Université de Genève et de notre équipe de biologistes passionné-es. 

Apportez vos idées, vos questions, votre expérience ! 

lundi 4 mars 2024

CERN :Offres éducatives à destination des enseignants et des élèves





Offres éducatives à destination des enseignants et des élèves

Hiver 2023-2024 | 22.02.2023
Retrouvez toutes les offres sur
https://voisins.cern/fr/schools


 

2017 MasterclassMasterclasses internationales – encore 2 sessions disponibles

Mardi 12 et jeudi 14 mars 2024, toute la journée
Au CERN

Inscriptions par e-mail (voir ci-dessous)

Chaque année, plus de 13'000 étudiants du secondaire II de 60 pays différents se rendent dans environ 225 universités et centres de recherche pour une journée afin de percer les mystères de la physique des particules. Le CERN accueille quatre de ces Masterclasses.

La journée commence par une introduction au CERN et une initiation à la physique des particules. Durant l'exercice pratique, les étudiants sont ensuite invités à analyser les traces de collisions de particules observées dans les détecteurs du CERN avec l'aide de nos scientifiques. En fin de journée, ils partagent lors d'une vidéoconférence (en anglais) leurs résultats avec d'autres instituts participant au programme le même jour dans le monde entier.

Les Masterclasses sont destinées aux classes de 1ère et Terminale scientifique des lycées français, et aux élèves d'option scientifique de 3ème et 4ème des collèges suisses. Attention, la capacité de la salle est limitée à 26 places, adultes inclus.

Gratuit, sur inscription. Places strictement limitées.

Pour vous inscrire, contactez-nous par e-mail en fournissant les indications suivantes : 

  • Date de préférence (12 ou 14 mars)
  • Nom de l'établissement
  • Niveau de la classe (première, terminale, 3e collège etc.)
  • Âges minimum et maximum des élèves (min. 16 ans)
  • Nombre de participants (26 maximum, accompagnants inclus)
    • Nombre d'élèves 
    • Nombre d'accompagnants adultes
  • Langue de la Masterclass (FR, EN ou autre langue selon disponibilité) - notez que la vidéoconférence de fin de journée est systématiquement en anglais

Portail de la science du CERN – Offre pour les groupes scolaires

Du mardi au dimanche | 08h00 – 18h00 (expositions et autres activités : 09h00 – 17h00)
Au CERN

Informations et inscriptions sur https://visit.cern/fr/group-bookings

S'adressant à des publics de tous âges, le Portail de la science est le nouveau centre d'accueil des visiteurs du CERN qui a ouvert au public en octobre 2023. Situé à côté du Globe de la science et de l'innovation, il héberge des espaces d'exposition immersifs, des laboratoires éducatifs pour des expériences pratiques, un auditorium pour accueillir des événements destinés à la communauté scientifique et au grand public, ainsi qu'une boutique et un restaurant.

Les groupes (minimum 12 personnes) qui désirent visiter le Portail de la science du CERN peuvent réserver les activités ci-dessous.
Les réservations ouvrent neuf mois à l'avance et les créneaux se remplissent très rapidement.

1/ Expositions interactives

Découvrez le CERN, notre univers et les merveilles de la physique quantique avec de vrais objets scientifiques et des expositions interactives.

De 30 à 60 minutes Recommandé à partir de 8 ans

2/ Ateliers en laboratoires éducatifs

Découvrez la science et l'ingénierie au CERN dans le cadre d'ateliers pratiques adaptés au profil de votre groupe.

45 minutes (5-15 ans) ou 90 minutes (16-19 ans) Recommandé à partir de 5 ans

3/ Visites guidées

Découvrez avec nos guides certains des lieux de travail réels du CERN, tels que les salles de contrôle, les installations de recherche ou d'ingénierie.

Environ 180 minutes – Recommandé à partir de 12 ans

En complément, des activités sans réservation peuvent être disponibles le jour de votre visite, telles que des spectacles scientifiques et des projections de films. Consultez notre programme.

Expositions disponibles en 5 langues (français, anglais, allemand, italien, espagnol) | Laboratoires et visites guidées disponibles en 30 langues (selon disponibilités des guides).

Gratuit Inscription obligatoire (réservation possible et conseillée 9 mois à l'avance)

 


Autres activités disponibles

  • Visites de scientifiques du CERN dans les classes | Toute l'année | Dans vos classes ou en visioconférence | Dès 8 ans
    Invitez un chercheur ou une chercheuse du CERN à donner une conférence sur son métier directement dans votre classe !
  • Visites et conférences virtuelles sur le CERN | Toute l'année | En visioconférence | Recommandé dès 16 ans
    Le CERN offre aux enseignants et à leurs élèves la possibilité de participer en direct, depuis chez eux ou depuis la salle de classe, à une visioconférence sur le Laboratoire, donnée par un scientifique du CERN.

Retrouvez également les conditions de participation, les procédures d'inscription et toutes les informations pratiques de nos autres activités pour les scolaires sur https://voisins.cern/fr/offers.

 


Événements à venir – À vos agendas !

Les informations sur les événements à venir seront disponibles sur https://voisins.cern/fr/upcoming_events au fur et à mesure de l'ouverture des inscriptions.

La coopération chez les grands singes : à l’origine de nos bonnes manières ? Mardi 12 mars

Rendez-vous de la Société Zoologique de Genève 2024
Mardi 12 mars 2024 , 20h00  aula du collège de Saussure,  Vieux-ch-Onex 9, 1213 Petit Lancy. Entrée toujours gratuite !

La Société Zoologique vous propose  la conférence donnée par

Dr. Emilie Genty, de l'Université des Neuchâtel, sur le thème :

La coopération chez les grands singes : à l'origine de nos bonnes manières ?

Imaginez-vous dans une salle de bal où vous vous apprêtez à inviter un partenaire à danser. Pour cela vous devrez respecter un certain protocole: choisir un partenaire, échanger un regard, vous approcher, tendre la main, vous assurer que l'autre accepte votre invitation, avant de débuter la danse et de synchroniser vos pas au rythme de la musique. Puis, une fois la danse terminée, sourire et remercier votre partenaire avant de vous séparer. Toutes ces étapes font partie des règles à respecter pour assurer le bon déroulement d'une action conjointe avec une intention partagée. La coopération entre humains est en effet régie par de nombreuses règles et conventions qui permettent de collaborer au mieux et de maintenir de bonnes relations sociales. Si la coopération humaine n'a pas d'égale, de nombreuses espèces  animales, notamment les grands singes, collaborent  quotidiennement dans l'exécution de tâches communes. Nos recherches ont mis en évidence que lorsqu'ils s'engagent dans des activités conjointes, les grands singes utilisent eux aussi des regards, des cris et gestes spécifiques pour initier et terminer une interaction sociale. Ils sont capables de moduler l'utilisation de ces signaux de communication en fonction du contexte social afin d'affiner le message et d'éviter toute ambiguïté. De plus, leurs efforts de communication varient en fonction des rapports de pouvoir et d'affinité entre les partenaires, tout comme nous le faisons dans les règles de politesse. Cette similarité entre grands singes et humains nous permet d'en apprendre davantage sur les origines de la coopération humaine et sur l'évolution du langage.

Le programme complet de la Société Zoologique


20h, entrée libre. Flyer ici.

Prix Paul Géroudet, Festival international du film ornithologique de Ménigoute.

mardi 12 mars : Communication pour la coordination d'actions jointes chez les grands singes

mardi 14 mai : Les mutualismes entre des poissons des récifs coraliens

Prof. Redouan Bshary, UNINE

Wendy Strahm et Denis Landenbergue, Projet Balbuzard

Laurent Tillon, biologiste et ingénieur forestier à l'ONF. Une collaboration SZG et la Société Botanique de Genève.

Une collaboration SZG et le Groupe Ornithologique du bassin genevois.

Présentation prix SZG – étudiants HEPIA – doctorant ECOVO UNIGE. Une collaboration SZG, KarchGE, HEPIA et UNIGE.

En collaboration avec   


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vendredi 1 mars 2024

Semaine du Cerveau 11 au 15 mars . CONFÉRENCES ET SPECTACLE "Dans ma tête"

Se faire plaisir et fasciner les élèves avec des conférences de la semaine du cerveau 11 au 15 mars

A nouveau cette année, la semaine du cerveau propose des conférences magnifiques qui sont  d'un niveau accessible à nos élèves un peu intéressés ou bien préparés en classe. Certaines classes sont justement en train de traiter le système nerveux en ce moment,et ces thèmes pourraient stimuler certains travaux de Maturité pour affiner leur problématique...
C'est aussi un privilège de notre discipline Biologie : elle progresse et les savoirs de référence se renouvellent !
Savourer le plaisir de comprendre et de nourrir votre curiosité.

CONFÉRENCES ET SPECTACLE

Uni Dufour Auditoire Piaget (U600, sous-sol)
24 rue Général-Dufour, Du lundi 11 au vendredi 15 mars à 19h Entrée libre

Dans ma tête           https://semaineducerveau.ch/


  • LUNDI 11 MARS | CONFÉRENCE ET TABLE RONDE :  AUX FRONTIÈRES DE LA SANTÉ MENTALE: LE CAS DE L'AUTISME


Intervenant-es: Thomas Bourgeron (Institut Pasteur, Paris), Denis Jabaudon (UNIGE), Stefan Kaiser (HUG/UNIGE) et Marie Schaer (UNIGE)

  • MARDI 12 MARS | CONFÉRENCE : EN MANQUE D'ATTENTION

L'attention est une fonction cognitive essentielle qui nous permet de sélectionner les informations pertinentes. Les mécanismes cérébraux attentionnels ainsi que les controverses autour du diagnostic et du traitement des troubles de l'attention seront mis en lumière.
Intervenant-es: Nader Perroud (HUG/UNIGE) et Ilaria Sani (UNIGE)

  • MERCREDI 13 MARS | CONFÉRENCE : ADDICTION ALIMENTAIRE

Manger pour le plaisir est un plaisir qui peut devenir problématique. Les circuits qui sous-tendent la prise alimentaire hédonique compulsive sont mis en parallèle avec ceux de l'addiction aux substances.
Intervenant-es: Christian Lüscher (UNIGE) et Valérie Schwitzgebel (HUG)

  • JEUDI 14 MARS | CONFÉRENCE : LA PEUR AUX TROUSSES

L'anxiété fait intervenir différents circuits cérébraux. Comment des déséquilibres dans ces circuits peuvent-ils contribuer au développement des troubles anxieux et quelles sont les manifestations cliniques et les dernières approches thérapeutiques?
Intervenant-es: Paolo Cordera (HUG) et Nathalie Ginovart (UNIGE)

  • VENDREDI 15 MARS | SPECTACLE : HEUREUX SOIENT LES FÊLÉS - ONE MAN SHOW

Morceaux choisis d'une jeune existence rythmée par cette perpétuelle urgence de vie où folie et sensibilité sont des affaires quotidiennes, jonchées de ces personnages délirants mais toujours criants d'amour et de vérité.
Intervenant: François Mallet

mardi 13 février 2024

Concevoir des protéine nouvelles — une approche "ingénieur" depuis de nouvelles structures jusqu'à des fonctions programmable

En bref

L'intelligence artificielle (IA) entraînée sur de vastes ensembles de données de séquences et de structures de protéines permet désormais de composer - sans partir de protéines trouvées dans la nature (=de novo ) des protéines avec de nouvelles formes et de nouvelles fonctions moléculaires.
De nouvelles structures protéiques et des assemblages (structure quaternaire) peuvent être conçues et vérifiés expérimentalement avec un taux de succès considérable. Et il devient possible d'attaquer des problèmes difficiles nécessitant un contrôle et un réglage des interactions moléculaires. Ces approches émergentes intègrent dès la conception des principes d'ingénierie : la réglabilité, la contrôlabilité et la modularité. Cette approche synthétique à partir de zéro permet d'explorer des fonctions cellulaires, et des voies  de signalisation cellulaire. Mais de nombreux défis restent à résoudre. Traduction adaptée d'après Kortemme, T. (2024) Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Une nouvelle approche - plus "ingénieur" des sciences de la vie

Les protéines peuvent accélérer de plusieurs ordres de grandeur la vitesse de réactions chimiques, de convertir l'énergie lumineuse en énergie chimique et de réguler des myriades de processus au sein des cellules et des organismes avec la précision permettant la vie. Ces fonctions puissantes des protéines naturelles en ont fait des outils de choix pour l'ingénierie moléculaire. Elles ont permis la compréhension des mécanismes des fonctions moléculaires et cellulaires et des applications pratiques telles que la catalyse, la biotechnologie. Elles ont fourni des outils de précision pour la recherche scientifique et médicale. 

Ce nouveau domaine de la conception de protéines révise maintenant fondamentalement cette approche. Plutôt que de ré-ingéniérer des protéines existantes, il devient possible de construire à partir de zéro des protéines avec des architectures et des fonctions complexes, aussi puissantes que celles présentes dans la nature mais nouvelles et programmables par l'utilisateur. Traduction adaptée d'après Kortemme, T. (2024) Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Si les méthodes classiques sont si remarquables, pourquoi réinventer ?

En effet, pourquoi construire quelque chose de nouveau si l'on peut emprunter, réutiliser et reprogrammer à partir de protéines naturelles, voire même parvenir à des fonctions n'existant pas dans la nature. En effet, l'approche consistant à faire évoluer ou recombiner des composants protéiques existants pour de nouvelles fonctions a été incroyablement réussie, et la conception de novo a longtemps été en retard en raison de ses limitations apparentes. Les protéines conçues de novo sont souvent moins actives que leurs homologues naturelles et ont nécessité, pour améliorer leur activité de vastes de criblage par évolution dirigée. De plus de nombreuses fonctions souhaitées semblaient hors de portée.

Concevoir des protéines fonctionnelles entièrement de novo, sans les caractéristiques propres aux protéines évoluées,  pourrait présenter plusieurs avantages distincts (Figure 1A).
Le plus évident est de permettre des fonctions qui n'ont pas encore été observées dans la nature (pour lesquelles il n'y a pas de points de départ évidents pour l'évolution dirigée).
Le deuxième avantage est que la conception de novo pourrait permettrait de créer des protéines intégrant des principes fondamentaux d'ingénierie : la réglabilité, la contrôlabilité et la modularité.
Il s'agit donc de concevoir des protéines qui seraient
(1) réglables, de sorte qu'il soit facile de générer des versions aux paramètres biochimiques précisément modifiés,
(2) contrôlables, de sorte que la fonction protéique réponde aux stimuli internes et externes, et 
(3) modulaires, de sorte que nous puissions intégrer facilement différentes fonctions dans des machines moléculaires composites et des ensembles.
Traduction adaptée d'après Kortemme, T. (2024) Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Fig 1: Figure 1 design de protéines De novo avec l'AI  [img]. Source : Kortemme, T. (2024)
(A) Concevoir des protéines de novo  permet de concevoir des protéines intégrant des principes d'ingénierie : être (1) réglables (tunable) dans leurs propriétés quantitatives (taux, affinités, etc.), (2) contrôlables par des entrées variées, et (3) modulaires de telle sorte que les éléments protéiques puissent être liés pour obtenir des comportements d'entrée/sortie variés.
(B) Des objectifs définis par l'utilisateur (à gauche) et des entrées (au milieu) sont utilisés pour générer des protéines avec de nouvelles structures et fonctions (à droite). Les catégories 1 à 4 représentent des instructions de plus en plus simples conduisant à des résultats de conception de plus en plus complexes. Les boîtes indiquent des objectifs de conception avec des exemples validés expérimentalement. (1) Les méthodes basées sur l'IA pour concevoir de nouvelles structures protéiques peuvent être sans contrainte (générer diverses structures protéiques ; les hélices α sont indiquées en rouge et les brins β en jaune) ou être contraintes pour diversifier une structure particulière. (2) La plupart des méthodes actuelles pour concevoir une fonction spécifient un "motif" avec des positions et des orientations de résidus définies dans un site fonctionnel. Dans une deuxième étape, une protéine est générée de novo entourant et stabilisant la géométrie précise du site fonctionnel. Ce processus est appelé "échafaudage de motif". (3) Des avancées dans les méthodes basées sur l'IA sont en développement et définissent uniquement la cible, la méthode de conception générant un liant prédit. (4) À partir d'une fonction cible (par exemple, convertir le substrat S en produit P), une méthode d'IA pourrait générer une protéine répondant à ces exigences. Actuellement, les modèles linguistiques protéiques formés sur des familles spécifiques de protéines ou de grands ensembles de données expérimentales peuvent générer de nouvelles séquences avec des fonctions similaires à celles de l'ensemble d'entraînement.


Principes de conception de la fonction : Motifs et échafaudages

De manière générale, la conception computationnelle de fonctions (Figure 2) implique deux étapes : la première étape définit les exigences pour la fonction, et la deuxième étape optimise une structure protéique, et une séquence qui correspondent à ces exigences. Avec les progrès de l'apprentissage profond (deep learning) appliqué aux protéines, la manière dont ces étapes sont réalisées évolue rapidement, avec des taux de réussite de plus en plus remarquables. Traduction adaptée d'après Kortemme, T. (2024) Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici
Principes de conception de la fonction : Motifs et échafaudages,De manière générale, la conception computationnelle de la fonction (Figure 3) implique deux étapes : la première étape définit les exigences pour la fonction, et la deuxième étape optimise une structure protéique et une séquence qui correspondent à ces exigences. Avec les progrès de l'apprentissage profond appliqué aux protéines, la manière dont ces étapes sont réalisées évolue rapidement, avec des taux de réussite de plus en plus remarquables.
Fig 2 : Conception De novo de fonctions moléculaires  [img]. Source : Kortemme, T. (2024)

Protéines de novo pour contrôler les fonctions cellulaires

Les systèmes de signalisation synthétiques capables de contrôler les processus biologiques ont déjà de nombreuses applications en biologie fondamentale, en bio-ingénierie et en médecine(les récepteurs d'antigènes chimériques [CAR] en sont un exemple remarquable). Jusqu'à présent, la grande majorité de ces systèmes de signalisation utilisent des composants d'origine naturelle recombinés ou reprogrammés pour de nouvelles fonctions. On peut maintenant, en principe, construire des systèmes de signalisation protéique entièrement à partir de zéro. Contrairement aux protéines naturelles qui ont évolué pour fonctionner dans des contextes spécifiques, les protéines de novo pourraient être conçues avec une fonction indépendante du contexte permettant une ajustabilité et un comportement modulaire (Figure 1). De plus, de nouvelles fonctions encore jamais observées dans la nature pourraient être réalisées : détecter de nouveaux signaux, intégrer des signaux, effectuer des opérations logiques et réguler précisément les comportements biologiques en aval (Figure 3). Pour chacune de ces fonctions, on pourrait générer des composants élémentaires avec des propriétés ajustables (telles que la cinétique de liaison et de détachement, des géométries d'assemblage diverses, etc.), et ces composants pourraient être liés de manière modulaire pour générer divers comportements de signalisation. Traduction adaptée d'après Kortemme, T. (2024) Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici
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Fig 3: Protéines de novo pour contrôler les fonctions cellulaires [img] Source : Kortemme, T. (2024)

Limites

Dans sa conclusion, Kortemme, T. (2024) liste les potentiels immenses de la conception computationnelle de novo  de protéines. (ici). Puis discutes les limites.
De nombreux défis passionnants restent à relever. A l'horizon,  la prédiction du comportement des protéines au-delà de la structure : des paramètres quantitatifs tels que les affinités de liaison, la dynamique conformationnelle et en fin de compte, les fonctions cellulaires. Les progrès dans l'apprentissage profond nécessiteront des données informatives à une échelle suffisante pour permettre une conception précise de ces comportements. Les fonctions avancées des protéines sont souvent composites, couplant les signaux d'entrée à des sorties fonctionnelles diverses ; la conception prédictive devrait donc être capable d'intégrer de multiples objectifs. L'extraction de principes à partir des données est importante pour rendre les propriétés de protéines souhaitées réellement réalisables. De nouvelles opportunités résident dans la construction de fonctions complexes à partir de zéro. Ici, les protéines de novo pourraient être conçues a priori avec les principes d'ingénierie de l'ajustabilité, de la contrôlabilité et de la modularité. Des familles de tels composants de novo, dotés de propriétés ajustables et contrôlables, pourraient être recombinées pour générer des comportements divers. L'interfaçage de ces systèmes de novo avec les processus biologiques pourrait permettre à la fois de déconstruire les fonctions cellulaires et de les contrôler. Le domaine en évolution rapide de la conception de protéines de novo offre un environnement passionnant pour la créativité des scientifiques et ingénieurs pour aborder les nombreux défis non résolus, bien plus nombreux que ceux déjà "résolus", aux interfaces des fonctions biologiques et des fonctions nouvelles à la nature. Traduction adaptée d'après Kortemme, T. (2024) Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

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Références: