mardi 7 avril 2009

Comprendre mieux l'évolution, mieux en débattre face aux créationnistes de l'intelligent design.

Alors que l'année Darwin bat son plein, savoir positionner un enseignement de l'évolution entre respect de la diversité des opinions et solide assise scientifique de l'évolution reste difficile pour beaucoup.

Les médias renforcent des conceptions erronées de l'évolution...

Avec cet anniversaire, de nouvelles opportunités nous sont offertes pour mieux comprendre les enjeux, et mettre en perspective les informations des médias exprimant souvent une mécompréhension de l'évolution ...
La Tribune de Genève publiait le février 09 un article d'Anne-Marie Brouet " les plus faibles sont-ils condamnés à disparaitre ? " illustré (Intranet.jpg) d'une série depuis proconsul à l'homme actuel qui renforce l'idée linéaire et finaliste dans laquelle l'évolution culminerait avec Homo sapiens ( d'ailleurs en général il est représenté par un mâle, blanc relevait S. J. Gould. Les femmes et ceux dont la peau a une autre couleur apprécieront, j'imagine...).
L'idée que ce serait la force qui permet la survie au cours de l'évolution "faibles… condamnés à disparaitre" est une conception courante dans les sociétés néolibérales, mais que l'évolution ne confirme pas : T. Rex s'est éteint des mammifères ressemblant à  des rats ont survécu, les babouins qui ont le plus de succès reproductif ne sont pas les plus forts, mais ceux qui ont l'intelligence sociale la plus développée.
Mieux adaptés, pas plus forts !
serie inadequate
Contrairement à cette illustration, Darwin déjà avait compris que l'évolution n'est pas linéaire, mais buissonnante !

Un autre article par Ph. Dumartheray : Darwin et les religions : "je t'aime mon non plus ", de ce même numéro (intranet.jpg) était illustré d'un arbre qui sépare "2 grande familles" : les vertébrés et les invertébrés.

Presque un suisse sur trois doute de l'évolution de l'homme.

"Selon une étude internationale, presque un Suisse sur trois refuse d'admettre que l'homme s'est développé à partir d'espèces animales antérieures. Ce rejet des théories de Darwin par 28% de la population (plus 10% qui «ne sait pas») " selon une étude "Menée par Jon Miller, de l'Université d'Etat du Michigan, aux Etats-Unis, cette étude vient de faire l'objet d'une publication dans la fameuse revue Science. Ses auteurs ont interrogé plus de 34'000 personnes dans 32 pays d'Europe, au Japon et aux Etats-Unis. " Source :Swissinfo : Les Suisses plutôt réticents face à Darwin.

Comment baser ses cours et débats sur de solides connaissances ?

Face à cette abondance d'informations de qualité variable, aider les élèves à se faire une idée scientifiquement fondée sur les données disponibles et sur la résistance des idées à l'argumentation n'est pas très facile.

Le labo du Pr. Milinkovitch organise du 22 avril au 27 mai une série de conférences sur ce thème : c'est une occasion à ne pas rater d'entendre des spécialistes de haut vol, de mettre à jour nos connaissances et d'avoir l'éclairage de la recherche sur cette question. Les élèves y sont aussi bienvenus.
Voir plus bas la description détaillée.

Comment traiter rigoureusement l'évolution en classe  sans heurter les valeurs et appartenances religieuses


Exiger des élèves de savoir utiliser un modèle n'est pas les faire adhérer à une croyance.
Dans un cours de sciences on ne peut certainement pas exiger que les élèves partagent nos opinions et croyances (qui n'ont d'ailleurs pas leur place dans un cours de biologie), mais on peut exiger qu'ils sachent utiliser les modèles qui fondent cette science pour expliquer des phénomènes.

Références

  • Miller, J. D., Scott, E. C.,& Okamoto, S. (2006). SCIENCE COMMUNICATION: Public Acceptance of Evolution. Science, 313(5788), 765-766.
  • Gregory, T. (2009). Understanding Natural Selection: Essential Concepts and Common Misconceptions. [10.1007/s12052-009-0128-1]. Evolution: Education and Outreach, 2(2), 156-175.

Série de six conférences en "Génétique & Evolution"

Six scientifiques de l'Université de Genève se penchent sur l'évolution de différentes fonctions biologiques dans le monde du vivant et expliquent les bases de la théorie de Darwin. Les raisons pour lesquelles la théorie de l'Intelligent Design est inconciliable avec les fondements de la méthode scientifique sont également détaillées.
Tous les détails sur le site du LANE (Laboratory of Artificial & Natural Evolution Michel C. Milinkovitch's lab)
 

 Ces conférences ont  déjà eu lieu : vidéo de la conférence

Conférence
"Intelligent Design": l'imposture du créationnisme scientifique
Prof. Michel Milinkovitch, Section de biologie, Université de Genève

Le «dessein intelligent» est une tentative récente pour introduire l'idéologie néo-créationniste dans la sphère scientifique. La justification centrale de ce concept repose sur l’idée que les mécanismes naturels seraient incapables de générer des êtres vivants complexes. Pourquoi cette thèse est-elle incorrecte et en quoi cette approche est-elle inconciliable avec les fondements de la méthode scientifique

24 mai 2011 à 18h30  Auditoire U600 Uni-Dufour  vidéo de la conférence

  Complété le  24 mai 2019 : lien sur une approche pédagogique et correction de liens d'images perdus

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